Inde Espoir Shahapur 2010 et l’agrandissement de l’école primaire Saint Peter

16 mars 2010

Des textes qui nous ont touchés...

La Paix ( Gandhi )



La Paix

racontée par Gandhi (1869-1948)


Une des histoires préférées que grand-père aimait nous raconter était celle d'un ancien roi indien hanté par le désir de trouver le sens profond de la paix.


Dans sa quête, ce roi voulait surtout découvrir la nature de la paix, comment y parvenir et comment la conserver. Le Roi invita donc les sages de son royaume à répondre à ses questions, leur promettant une généreuse récompense.

Mais les sages ne purent lui expliquer ni la nature de la paix, ni comment y parvenir.

Finalement, quelqu'un suggéra au roi de consulter un vieux sage, qui vivait tout juste au-delà des limites de son royaume. «C’est un vieil homme très sage» dit-on au Roi. «S’il existe quelqu’un qui puisse répondre à tes questions, c'est bien cet homme.»

Le Roi se rendit donc consulter le saint homme et lui fit part de sa quête. En silence, le sage se dirigea vers sa cuisine et en revint avec un grain de blé.

«Dans ce grain de blé se trouvent tes réponses» lui dit le sage en déposant le grain dans la main tendue du Roi.

Troublé, mais refusant d’admettre son ignorance, le roi prit le grain et s'en retourna vers son palais. Il déposa le précieux don dans un minuscule coffret d'or qu’il verrouilla et mis à l'abri dans un endroit sûr. Chaque matin, à son réveil, le roi ouvrait le coffret et observait le grain de blé dans l'espoir d’y trouver les réponses qu'il cherchait. Mais en vain.

Les semaines passèrent et un autre sage, qui passait par là, fut invité par le roi à résoudre son dilemme. Le roi lui raconta sa rencontre avec le vieux sage et lui fit part de l'étrange don qu’il avait reçu en guise de réponse. «Depuis, j'observe le grain de blé chaque matin sans y trouver réponse», confia le souverain au sage.

Le sage répondit : «La solution est fort simple, Majesté, ce grain représente la nourriture du corps, tout comme la paix est celle de l’âme. Ce grain de blé, si vous le laissez prisonnier du coffret d'or, finira par pourrir, et ne pourra plus nourrir les hommes ou se multiplier. Cependant, si vous le laissez entrer en contact avec les éléments – le soleil, l'eau, l'air, et la terre - il s'épanouira et se multipliera. Avec l'action de la nature, ce sont bientôt des champs de blé entiers qui, non seulement vous nourriront, mais alimenteront aussi une population entière. Voilà bien le sens de la paix. Elle nourrit non seulement votre âme mais aussi celle des autres, elle doit se répandre en interagissant avec les éléments qui l'entourent.»


Voilà l'essence même de la philosophie de «non-violence» : c’est la poursuite de la vérité. Tout au long de notre vie, l’amour, la compassion, l’empathie et le respect doivent guider notre quête de la vérité. Comme le grain de blé qui s’épanouit grâce aux éléments, la noblesse de nos valeurs doit interagir avec la société, afin qu’elle devienne paix et harmonie.

Plus nous possédons de biens matériels, plus nous devons les préserver de ceux qui les convoitent, car cette possession engendre la jalousie ainsi que le désir de prendre par la force ce que les gens dans le besoin ne peuvent obtenir au nom de la compassion.

Il y a quatre principes essentiels simples à comprendre et à appliquer.

À l’échelle de la société, ces quatre principes sont : la vérité, l’amour, la confiance et le don de soi.

Au niveau personnel, les quatre principes qui doivent guider notre vie sont : le respect, l’empathie, l’acceptation de l’autre, et la compréhension.


Source : amitiesansfrontiere.chez.com/gandhi.htm



Le jardinier d'Amour (Tagore)










Si j'avais eu la conscience suffisamment claire et les mots suffisamment nuancés pour l'exprimer, j'aurais aimé te dire que nous sommes là pour explorer, découvrir et partager ce qu'il y a de meilleur en nous.

Chacun possède un trésor.

Sois conscient et généreux de ton trésor et, en même temps, reste ouvert, attentif à recevoir le trésor des autres, disposé à apprendre et à te remettre en question. Cherche la beauté, la vérité, l'excellence en accueillant aussi ta fragilité, ta vulnérabilité et ton ombre, de sorte d'être à même d'accueillir celles des autres. Occupe joyeusement ta place : il y a de la place pour chacun, sinon ni toi ni moi ne serions là. Pense que ta place que tu n'occupes pas pour ne pas déranger reste vide à jamais et réjouis-toi que chacun occupe pleinement la sienne autour de toi .


Rabîndranâth Tagore (1861-1941),

Le Jardinier d’Amour, Poème 3259.



Tout ce qui n'est pas donné est perdu ( le Père Ceyrac )



Misère et pauvreté.


On ne peut pas rester indifférent à l'Inde. La beauté est la chose la plus frappante en Inde; après viennent l'angoisse et la pauvreté. Et c'est dans une tension entre la beauté et l'angoisse que se trouve tout le mystère de l'Inde. On peut ressentir une admiration devant une culture magnifique et à la fois une certaine angoisse devant la pauvreté des foules et les injustices.

Il y a des gens qui viennent et qui ne peuvent pas supporter la pauvreté et la misère. Ils s'enferment dans leur hotel 5 étoiles et retournent chez eux sans avoir vu l'immense beauté de ce pays.

Il y a les autres qui sont amoureux, qui ne pensent qu'à revenir en Inde, à y vivre et à y mourir.

Chaque année depuis 35 ans , des jeunes Français ( étudiants pour la plupart, provenant des universités ou des grandes écoles ) viennent travailler sur des chantiers humanitaires chez nous en Inde du Sud.

Lorsque je les accueille, je leur dis toujours: la première chose à faire, c'est de voir la beauté immense des gens que vous rencontrez ( des femmes, des enfants, des hommes ); la beauté du pays; la beauté de la lumière. Alors, c'est seulement à ce moment là que vous avez le droit de vous pencher sur la misère. Il ne faut pas commencer par dire “ ils sont tellement pauvres, ils sont misérables”. Qui vous a dit qu'ils étaient misérables?

On se demande parfois qui est le plus pauvre.. si ce sont eux, ou si se sont les Européens.. je ne suis pas sûr de la réponse.

Je ne fais évidemment pas l'apologie de la misère, je lutte contre la misère.

Il y a deux choses à distinguer: la pauvreté et la misère.

La pauvreté n'est pas quelquechose qui déshumanise; Jésus-Christ était pauvre, les apôtres étaient pauvres, Marie était pauvre. C'est la misère qui déshumanise comme la richesse déshumanise.

Pour nous, le développement, c'est aider nos amis Indiens à Etre davantage, pas à Avoir davantage.

Comme disait Gandhi, “le vrai développement, c'est être davantage”. Or, pour être davantage, il faut un minimum d'avoir. Mais nous ne voulons pas créer une société à l'américaine avec des gadgets, ce n'est pas ça qui nous intéresse.



L'offrande lyrique (Tagore)

Durant plus d'un jour de paresse

j'ai pleuré sur le temps perdu.

Pourtant il n'est jamais perdu, mon Seigneur !

Tu as pris dans mes mains chaque petit moment de ma vie.


Caché au cœur des choses,

tu nourris jusqu'à la germination la semence,

jusqu'à l'épanouissement le bouton,

et la fleur mûrissante jusqu'à l'abondance du fruit.


J'étais là, sommeillant sur mon lit de paresse

et je m'imaginais que tout ouvrage avait cessé.


Je m'éveillai dans le matin et trouvai mon jardin

plein de merveilles et de fleurs.




Rabîndranâth Tagore

(1861 – 1941)

« L’offrande lyrique »,

trad. André Gide en 1913